lundi 1 mai 2017

Récit du 28 avril au 2 Mai

Du 3 Mai jusqu'à paris cliquez ICI 




Notre équipe de voyageurs s'est reformée pour repartir à l'aventure. Toutefois nous avons laissé Patricia et Jean à Caen, empêchés pour cette fois-ci, mais on espère bien qu'ils se joindront à nous la prochaine fois. Lorsque nous avons décidé que l'Iran serait notre destination, nous avons eu droit à des regards et des réflexions étonnés voire sceptiques. Par nos lectures, nous savions que ce pays, très sécurisé, ne présentait pas de risque, qu'il possédait des merveilles et que la population était bienveillante. Et bien gagné ! Que de beauté et quel accueil ! Les Iraniens vous souhaitent "welcome" à tout moment, vous offrent des fleurs et vous tendent même leur parapluie sous l'averse. S'ils grignotent des spécialités dans la rue, vous goûtez avec eux et nous sommes en photo sur les smartphones de la moitié de la population! Aucune contrepartie demandée, c'est juste un bon moment entre eux et nous. La réélection du président Hassan Rohani devrait poursuivre l'ouverture de ce beau pays au monde entier, comme nous, n'hésitez pas à le découvrir, c'est un enchantement !

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Du 28 Avril au 2 mai    -       Du 3 mai jusqu'à Paris cliquez ici

Départ de Roissy Charles de Gaulle, vol direct d’Air France Paris Téhéran, liaison rétablie le 17 Avril 2016 suite aux accords passés entre les Iraniens et l’Occident sur la question du nucléaire. A bord, un équipage exclusivement masculin, en raison de l’exigence pour les hôtesses de porter le foulard. Avant de descendre, des messages de « welcome to iran « nous sont adressés par des passagers iraniens. Sitôt atterries, les cinq femmes du voyage revêtent plus ou moins élégamment leur foulard et chacune scrute le regard des autres membres du groupe. Un sourire gêné et puis une première photo de groupe, le code vestimentaire est vite intégré.

Arrivée à l'aéroport de Téhéran

Munis de notre visa obtenu à Paris, les formalités de sortie sont rapides et nous sommes accueillis par ALI, qui sera notre guide pendant toute la durée du voyage. 
 
Notre guide "Ali"


L’aéroport international IKA est à plus d’une heure de Téhéran. Premières impressions : très bonne liaisons routière, mausolée Imam Khomeini illuminé et on entre dans Téhéran. Il fait nuit, nous nous installons à l’hôtel puis accompagnés d’Ali nous allons dîner d’une pizza et d’un Mojito sans alcool sur la terrasse d’un restaurant « branché » situé au-dessus de la maison des artistes. La clientèle est jeune, élégante, l’ambiance est feutrée, nos représentations sont mises à mal dès ce premier soir. 
29 Avril Téhéran 
Au programme deux musées le matin, un l’après- midi. Sous une pluie fine et tiède nous arrivons au musée national. Des collections d’objets et céramiques y sont rassemblés et témoignent de la richesse des civilisations de ce grand pays. (voir rubrique histoire). Cette visite constitue une bonne introduction aux sites qui figurent à notre programme. Ce musée est fréquenté par de nombreux groupes scolaires. Nous en déduisons que la connaissance de l’histoire et du patrimoine de l’Iran fait partie de l’éducation de sa jeunesse. Dans le même quartier, Visite du musée de verre et de la céramique situé dans une jolie résidence du début du XXe siècle, transformée en musée depuis 1980, qui abrite des collections de céramiques et de verre de toutes les époques.





La pause du déjeuner nous conduit au bazar, lieu connu pour être le poumon économique de la ville et pour le rôle influent de ses commerçants dans la vie politique. Retour dans le quartier des ambassades, celle de France est située avenue Neauphle le Château, petit village des Yvelines où vivait l’ayatollah Khomeini pendant son exil en France. Visite du musée des joyaux de la couronne, établissement sous très haute surveillance. De très belles pièces dont celle portée par l’impératrice Farah Diba lors du couronnement du couple impérial le 26 Octobre 1967. Elle fut réalisée par les joailliers français Van Cleef et Arpel.



Notre soirée se termine dans un kebab populaire et sympathique à proximité de l’hôtel. 
30 Avril Téhéran

Nous traversons la ville, avec ses embouteillages monstres pour atteindre la partie Nord où se situent les quartiers chics avec les boutiques de luxe et les résidences de grand standing. C’est sur les hauteurs dans un parc boisé qu’ont été édifiés le palais vert et le palais blanc où résidaient le shah et sa famille. Tout y respire le luxe et le raffinement. 








Un petit détour nous conduit dans un quartier très prisé des habitants, situé sur les hauteurs de Téhéran d’où on aperçoit les cimes enneigées des montagnes toutes proches.



Récemment ouvert au public, nous avons la chance de visiter le musée d’art contemporain de Téhéran où sont exposées des collections de tableaux acquis par Farah Diba : Picasso, Andy warrol, Matisse ainsi que de nombreuses œuvres d’artistes contemporains iraniens. Nous pouvons constater que la création artistique n’a pas cessé de s’exprimer en Iran, ce qu’a aussi confirmé notre passage à la maison des artistes située près de notre hôtel. 
Nous déjeunons dans un restaurant près de la gare  où est servie une cuisine traditionnelle avant de prendre le train qui nous conduira à Shiraz le lendemain matin.


Ragout au restau de la gare
Les compartiments sont spacieux, équipés de quatre couchettes confortables. L’ambiance dans le wagon est joyeuse et conviviale : invitations à converser avec les voyageurs, surtout les voyageuses, qui nous offrent des pâtisseries et prennent beaucoup de photos.


Après une courte nuit, nous arrivons au petit matin en gare de Shiraz.


1 Mai

Nous sommes réveillés au petit matin par l'arrêt du train. Les voyageurs descendent avec leur tapis et font leur prière sur le quai. Nous arrivons peu après à la belle et moderne gare de Shiraz. Nous commençons par la visite du jardin d'Eram qui comporte comme tout jardin iranien, un pavillon, un bassin et une enceinte. L'université à proximité, en fait un lieu de détente pour les étudiants, on y apprécie l'importante collection de rosiers.


Nous nous dirigeons ensuite vers la mosquée "rose" Nasir Al Molk. Les mukanas, sorte de nids d'abeille en céramique, recouvrent les coupoles des iwans avec des roses pour motifs datant de l'époque qadjar XIX°S.




Dommage, le temps couvert ne nous permettra pas de voir le soleil dessiner les vitraux sur le sol de la salle de prière. Nous allons nous perdre ensuite dans le bazar, ancien caravansérail. Ali nous conseille pour l'achat de safran.


Visite de la citadelle de Karim Khan, forteresse du XVIII°S, avec ses 4 tours crénelées et son hammam de marbre vert. Elle servit de prison au moment de la révolution.


Repas de crudités, bien appréciées, et de ragoût de mouton. Nous visitons ensuite la belle mosquée Vakil et ses 48 colonnes. La chaire pour l'Imam appelée Minbar est taillée dans un seul bloc d'albâtre.




Repos à l'hôtel Royal (très confortable) puis rencontre avec notre agent Afrooz de Key 2 Perse (ATP) pour nous délester de nos euros et faire une photo souvenir avec elle. Nous pouvons lui renvoyer notre satisfaction pour l'organisation des premiers jours et le choix de notre guide Ali.



Nous découvrons ensuite le tombeau d'Hafez, le plus connu des poètes persans du XIV°S. Très beau mausolée situé dans un parc fleuri où se promènent les familles venues lui rendre hommage. Ali nous précise que l'éducation iranienne comporte l'apprentissage des poèmes d'Hafez. 



Achat à la librairie de la traduction française, Marie-Ange est chargée d'analyser les pensées à plusieurs sens de cette poésie: pas facile dit-elle !  
Nous continuons dans la poésie en allant voir le tombeau de Saadi, poète du XII°S qui prônait la tolérance et la justice. Il est dit que notre Jean de la Fontaine s'en inspira... 
De retour à l'hôtel, nous décidons de trouver un "restau-pas-pour-touristes" comme on les aime. Vincent armé de son GPS sur son Iphone, nous pilote pour ne pas nous perdre. Nous finissons par trouver un petit kébab et arrêtons ensuite chez le glacier du coin qui nous fait découvrir la glace à la rose, spécialité de Shiraz. Bien entendu clients, et restaurateurs se prennent en photo pour garder ces bons moments. 

2 Mai
Départ pour Persépolis, la cité des Perses édifiée par Darius de la dynastie des Achéménides au V°S av JC. C'est là qu'il recevait les oboles de ses vassaux une fois par an. 


Le site adossé à flanc de montagne mesure 450 m sur 300m. Des escaliers monumentaux mènent à l'Apadana de Darius, salle de réception aux 36 colonnes de 20 m de haut. Nous pouvons admirer leurs chapiteaux en forme de taureaux, de lions et de griffons. Les bas-reliefs retracent les exploits des soldats achéménides, mais on retrouve aussi le lion iranien dévorant le taureau d'Assyrie pour représenter à la fois sa puissance et l'alternance des saisons. 


Se succèdent les représentations des peuples de l'empire avec leur coiffure pour les différencier. Notre groupe se scinde en 2 pour grimper aux sépultures royales taillées dans le rocher et dominant le site. 



On mesure alors la magnificence des lieux ! Alexandre le Grand en 330 av JC s'empara des richesses accumulées et brûla la ville, mais on a un doute, l'incendie fut peut-être accidentel: maladroit Alex ! 



Nous déjeunons dans le jardin du "Parsian-restaurant"  où le bassin et les mûriers nous procurent de la fraîcheur: buffet de crudités et caviar d'aubergine à la viande, le tout arrosé de sauce au yaourt: Très bon. 
Nous découvrons ensuite la nécropole de Naqsh-E Rostam. Les tombeaux, dont celui de Darius, sont creusés dans la falaise surplombant d'imposants bas-reliefs sassanides.  



Puis visite de Pasargadés avec le tombeau de Cyrus II, fondateur de l'empire perse VI°S av JC. A proximité les vestiges de son palais, dont il reste quelques colonnes, évoquent les temples grecs.  
Incident drolatique au retour quand notre minibus est tombé en panne sur l'auto-route à 50 km de Shiraz. Malgré ses efforts, notre chauffeur Magid, aidé d'automobilistes complaisants, ne parvient pas à redémarrer. Pas grave, Ali arrête un bus qui nous ramène à l'hôtel. 


 
Photo magique de Raoul


Bien entendu, photos souvenir avec les passagers tous contents de nous rendre service. A peine le temps de se rafraîchir et Ali nous emmène dans un restau branché, à l'architecture ultra moderne genre néo-industriel.. Nous y dégustons à l'iranienne, en tailleur, appuyés sur des coussins, un plat de viande cuisiné avec des fruits et arrosé d'une boisson au concombre et tout ça en écoutant un orchestre de musique traditionnelle: un très bon moment !

Demain nous quittons Shiraz la ville des poètes et de la culture.
SUITE DU RÉCIT DU 3 MAI JUSQU'A PARIS EN CLIQUANT ICI

Récit à partir du 3 mai

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Récit à partir du 3 Mai      -  Récit à partir du 28 avril
  


3 Mai 
Notre chauffeur malgré ses avatars d’hier, est à l’heure pour un long trajet de 750 km qui durera finalement 14h. On traverse une vallée luxuriante avant de grimper sur un plateau à 2500 m d’ altitude, entouré de montagnes très découpées, ocres-grises. Elle offre un beau panorama sur un lac salé aux couleurs rosées, bleutées. 

Superbe montagne qui domine le lac salé


De temps en temps, on découvre quelques sommets enneigés. Les routes sont belles, souvent ce sont des autoroutes. Le chauffeur s’arrête fréquemment aux postes de police pour montrer son disque de vitesse. On arrive très fatigués à 22h à Dolat-Abad (désert du Lut) dans une maison rurale fraîche.

Ce sera dortoir pour les filles et les garçons. On se demande ce soir pourquoi on a fait toute cette route
4 Mai 
Après une très bonne nuit pour tout le monde, on découvre une belle oasis: Maisons de pisé  aux toits arrondis, jardins avec palmiers, et un grand caravansérail en cours de rénovation, traversé par un canal qui nous fait rêver à un autre accueil.
Entrée du caravansérail
Les kaluts
Puis, à 20 km de là, on découvre un magnifique paysage désertique avec des massifs érodés par le vent, évoquant cathédrales et bateaux hantés, mélanges de tassilis et de Monument Valley : ce sont les kaluts.
On aurait aimé s’y promener toute une journée, mais il fait déjà très chaud. Après ce désert réputé le plus chaud du monde, notre route nous conduit à Mahan. Le beau mausolée soufi avec ses jardins en enfilade, ses bassins apportent beaucoup de fraîcheur et de sérénité à ses visiteurs. Le jardin de Shahzadeh adossé à la montagne enneigée, ses bassins en terrasse entourés de fleurs, ses fontaines, ses jets d'eaux offre un cadre idéal aux pique-niques fréquents en Iran. 

Nous y croisons des étudiants que l’on croirait sortis d’un campus américain venus fêter leur remise de diplômes d'ingénieur, un tiers des diplômés sont des filles.
Après une déambulation dans le bazar de Kerman, Aida, une amie de Ali, nous fait découvrir de belles cours de caravansérail, visiter quelques appartements rénovés par une de ses amies. Nous descendons dans le hammam Chaikhaneh transformé en salon de thé : Nous sommes surpris d’entendre des chants traditionnels accompagnés d’un dulcimer et d’un tambourin.

Hammam Chaikhaneh
C’est jeudi, veille de férié, soir de détente,  beaucoup de femmes sont venues boire un thé, fumer un narguilé, manger des friandises qu’elles s'offrent entre elles et à nous aussi. On les découvre scandant les mélodies, agitant les foulards, dansant presque : Quelle ambiance! Nous sommes fascinés et finissons par fredonner avec elles l’hymne national debout le poing levé. Devant nos interrogations, notre guide très content de cette soirée, nous répond: Pourquoi ne seraient-elles pas là ? Nous avons encore beaucoup à découvrir de l’Iran !

5 Mai
De nouveau une journée de route. Nous faisons un petit arrêt pour observer des pistachiers, jolis arbustes résineux, et Pierre nous fait découvrir de jolies maisons abandonnées aux belles voûtes de terre cuite et des canaux souterrains avec des trous d’aération: Peut-être s’agit- il d’anciens qanats.
Vers 16 h nous apercevons le caravansérail Zein-o-Din magnifique, mais situé au bord de l'autoroute où des milliers de camions ont remplacé les caravanes de chameaux. 


Caravansérail Zein-o-Din


Nous partons pour une balade vers les montagnes environnantes et les ruines d’un village ouvrier abandonné où fut fabriqué le bitume pour aménager cet autoroute.

Ce désert plat et gris révèle quelques jolies plantes et nous offre de belles lumières sur les reliefs et les crêtes qui se détachent en contrejour.
Nous partageons la soirée avec quelques voyageurs venus de tous les horizons assis aux portes de leurs chambres qui s’ouvrent sur la cour centrale, et la clôturons devant un bref spectacle de danses guerrières Baluch. Nous regagnons nos chambres, alcôves astucieusement aménagées en espace intime et confortable.


6 Mai arrivée à Yazd
Départ de notre hôtel de charme. Vincent fait un beau dessin sur le livre d’or avant de prendre la route pour Yazd. Le chauffeur doit régulièrement faire contrôler ses autorisations de circuler au poste de police, Raoul en profite pour prendre une photo, hélas le flash se déclenche et aussitôt un militaire monte dans le bus et demande à supprimer la photo ! En chemin visite surprise de Saryazd Castle, vestiges d’un village forteresse de l’époque Sassanide 2ème 4ème siècle. C’est un véritable enchantement de se promener dans ce village d’argile aux nombreuses ruelles et escaliers étroits.




Arrivée à Yazd, l’une des plus vielles ville du monde construite en partie en argile, bien restaurée, entourée d’une montagne de 4000m et de 2 déserts. Découverte du pishtaq (portail d’entrée) de l’ancien tekyeh construit au 19ème siècle pour accueillir les représentations théâtrales faisant revivre les derniers instants de l’imam Hossein massacré à Kerbala. Sur la place nous apercevons un nakhl démesuré symbolisant le cercueil de l’imam, il s’agit d’une structure de poutrelles en bois portées par des dizaines d’hommes qui se relaient sans cesse.


Ensuite visite des tours du silence où la communauté zoroastrienne (la plus importante du pays) déposait ses morts au sommet de ces tours afin de ne pas souiller la terre. 



Visite au temple zoroastrien où le feu sacré brûle en permanence depuis 1500 ans.


Puis, nous allons assister à un entraînement de force et d’adresse dans l’ancienne citerne aux 5 tours du vent.

Après un repas sandwich aux fallafels nous montons sur la terrasse d’un café avec vue sur les coupoles illuminées pour déguster un thé et une glace.


7 Mai

Visite du jardin de "Dolat Abad garden" qui possède une tour du vent de 35m, rafraîchissant le pavillon de style qâdjâr (1794-1925) où, en se plaçant sous cette tour on ressent un très fort courant d’air frais. 


Découverte du musée de l’eau qui permet de mieux comprendre le système des qanât : captage d’eau des nappes phréatiques. Après un petit passage dans le bazar nous allons voir la mosquée du Vendredi qui date du 14ème siècle, le pishtaq, surmonté de deux minarets est caractérisé par un eivân très haut et étroit, recouvert à l’intérieur de stalactites. La coupole de la salle principale est entièrement recouverte de faïences.  


Repas dans une maison traditionnelle suivi d’une petite sieste. Quartier libre l’après-midi où chacun va déambuler à sa guise dans le bazar ou dans les belles ruelles de Yazd, le temps d’apprécier l’ambiance paisible de cette ville.

Soirée sur une terrasse avec vue sur la mosquée.

8 Mai arrivée à Ispahan

Départ pour Ispahan à 300km de Yazd, en route nous nous arrêtons admirer la glacière de Meybod aux dimensions impressionnantes surtout à l’intérieur, elle date du 17ème siècle et possède un mur à ombrager de 8 m. Marie-Odile et Elisabeth nous interprètent magistralement à 2 voix la St Hubert.
Glacière
 
Mur à ombrager

Arrêt à Naïm où nous visitons la mosquée du vendredi (10ème-11ème siècle). Décor minimaliste à l’extérieur avec quelques mosaïques bleues et jaunes, intérieur superbe. Grande variété de motifs géométriques et floraux ainsi que de beaux exemples de calligraphie. 

Arrivée à Ispahan, l’une des plus belles villes d’Iran où nous découvrons la mosquée du Vendredi ; superbe édifice du 11ème -12ème siècle d’une grande sobriété. La coupole ainsi que les salles voûtées qui entourent la cour sont en brique sans décoration de faïences. Cette sobriété lui confère une grande beauté et permet d’apprécier la finesse de sa décoration. Une salle d’hiver entièrement blanche, possède des arcs qui descendent du plafond jusqu’ au sol formant des piliers puissants. 



En attendant qu’il fasse nuit pour voir les ponts illuminés, Ali nous emmène dans un magasin de tapis où nous allons admirer la qualité du travail et la beauté de ces tapis Persans. Ensuite petite balade au bord de la rivière Zâyandeh-rud qui sépare la ville d’Ispahan en deux. Vue sur le pont Si-O-Seh-pol ou pont des 33 arches construit vers 1600, c’est le pont le plus long de la ville (295 m) il possède 2 étages d’arcades. 


La nuit tombée nous nous y promenons ainsi que sur un 2ème pont, le pol e Kâdju, le plus célèbre de la ville, qui a la particularité d’être un pont à vannes. Construit vers 1650 ce pont comporte 24 arches et mesure 132m de long.


Présence de pavillons semi-octogonaux de chaque côté, avec ses 2 étages d’arcades et ses degrés en pierre où l’eau s’écoule en cascades, ce pont est certainement l’un des endroits les plus pittoresques de la ville où les habitants viennent déambuler le soir en famille.

9 Mai deuxième jour à Ispahan

Ce matin, visite de la Cathédrale Vank : quel contraste dès l’entrée ! Alors que les mosquées ne comportent aucun décor figurant personnages ou animaux, ici les murs sont entièrement revêtus de peintures figurant des scènes de l’Evangile et, encore plus frappants, de martyres des plus réalistes ! Nous visitons ensuite le petit musée attenant. Quelques souvenirs émouvants du génocide arménien de 1915 et une magnifique collection de livres manuscrits de « gospels », c’est-à-dire des évangiles, dont certains remontent au 10ème siècle !

Cathédrale Van








Après la visite du magnifique pigeonnier Mardevich, le moment est venu de découvrir la majestueuse Place de l’Imam, voulue par Shah Abbas 1er au début du 17ème siècle. Au fond, la Grande Mosquée de l’Imam, avec son entrée déportée, toute éclatante de bleu, son monumental portique et ses minarets hauts de 42 mètres. Ses immenses coupoles dans les salles de prière nous émerveillent par leur décor et leur acoustique. A la sortie, conversation avec un Imam francophone, qui nous vante les vertus du chiisme.
 

Déjeuner dans un hôtel 4 étoiles où Ali nous fait goûter une spécialité d’Ispahan. Tout le monde se régale, avant d’apprendre que c’est… du poumon de mouton!

Le Palais des 40 colonnes nous enchante avec son jardin magnifique, rempli de roses, et son pavillon au toit de bois décoré de grandes scènes de batailles mais surtout de fines peintures d’inspiration chinoise.

Retour à la grande place pour visiter le Palais d’Ali Qapu. De la terrasse, très beau coup d’œil sur la place. Nous montons jusqu’à la salle de musique, mais interdit d’y chanter, un gardien vient nous le rappeler ! 

Salle de musique

Après une petite pause dans un café-brocante très original, visite de la mosquée du Cheikh Lotfollah, toute bleue elle aussi, une merveille. 


C’est maintenant l’heure où les familles s’installent sur les pelouses pour se reposer, pour pique-niquer, à l’ombre des arbustes et près des fontaines, un vrai lieu de détente pour les Esfahanis.


10 Mai
Avant de quitter Ispahan, nous retournons à la Grande Place, encore déserte à cette heure, magnifique dans le soleil du matin. En route, étape à Abyaneh, un village très pittoresque dont les maisons de terre rouge s’étagent en terrasse le long de la colline. Nous arpentons ses ruelles un peu mortes où les personnes âgées présentent des fruits secs et des tissages.
Abyaneh


Dans l’après-midi, nous arrivons à Kashan, une ville plus traditionnelle, mais très animée, bruyante même, avec ses nombreuses motos ! Il fait 33°, nous nous rafraichissons à l’hôtel avant de partir à pied vers le centre ville pour diner, en passant par le Bazar, très authentique et animé.



11 Mai Kashan



Ce matin, visite de la Maison des Tabatei, une magnifique demeure du 18ème. Nous entrons dans la grande cour intérieure, rafraichie par un grand bassin, puis dans les somptueuses salles de réception, dans les cuisines et enfin dans les écuries, situées à l’étage pour laisser les pièces les plus fraîches aux propriétaires des lieux ! 

Une autre maison tout aussi splendide, celle des Boroudjerdi, dont nous admirons les peintures murales et la tour du vent à 6 faces qui apporte une fraicheur bienvenue.

Nous visitons ensuite la Mosquée Agha Bozorg, mosquée récente, sur un plan traditionnel mais toute ouverte sur l’extérieur. Une cour en contrebas abrite la madrasa avec les cellules des étudiants en théologie.

Après le déjeuner, le jardin de Fin avec ses canaux dans lesquels les enfants barbotent, moins raffiné cependant que le Jardin des 40 colonnes. C’est dans le hammam qu’a été assassiné en 1852 le Vizir Amir Kabir, un réformateur qui avait tenté de moderniser l’Iran…


En route pour notre dernière étape, Téhéran, mais avant, Ali et Majid nous préparent un petit « extra ». Nous allons nous arrêter près de Qom, à Jamkaran, où se trouve la mosquée du 12ème Imam, l’Imam Mahdi, celui qui doit revenir à la fin des temps ! C’est précisément là qu’il reviendra et nous y sommes la veille de l’anniversaire de sa naissance ! En route, on nous offre brioches et jus de citron. Sur l’esplanade et dans les parkings improvisés, les gens montent des tentes entre les voitures et installent des tapis et le nécessaire de cuisine car la célébration va durer plusieurs jours. 

Nous pénétrons dans l’enceinte après avoir laissé les appareils photo et enfilé des tchadors, et même des chaussettes pour celle qui est pieds nus. Nous sommes quand même regardés, on nous demande ce que nous faisons là et nous nous sentons un peu décalés… Nous ne nous éternisons pas et regagnons notre bus, pas fâchées d’enlever le tchador synthétique par une température de plus de 35°! A Qom, impossible de visiter la mosquée de Mazumeh car le garde international est absent. Nous poursuivons donc notre route vers Téhéran. Un dernier arrêt pour dîner dans un centre commercial flambant neuf et tout ce qu’il y a d’occidental, quel contraste avec ce que nous venons de voir !

En remontant dans le bus, nous chantons la chanson que nous avons composée pour Ali et Majid, sur l’air de « Vous permettez, Monsieur », c’est Ali qui nous a donné l’idée en nous parlant d’Adamo hier. Il nous offre une dernière glace au safran, et c’est l’arrivée à l’aéroport vers 22h30. Une longue attente s’offre à nous, car notre avion est à 3h20 et il aura ¾ d’heure de retard… retard qui nous empêchera d’avoir notre correspondance à Amsterdam, ce qui nous vaudra encore 8h d’attente, mais heureusement nous sommes en groupe et nous retrouvons notre bonne ville de Caen vers 20h30, un peu fatigués, mais tellement heureux de ce voyage.
 
En conclusion de ce voyage qui fut pour nous tous un véritable enchantement, nous avons envie d’encourager tous les candidats au départ vers l’Iran à aller à la découverte de ce pays.

Nous avions hésité à choisir cette destination en raison de sa réputation dans un contexte géopolitique instable et troublé. Cependant, nous avions envie de découvrir ce pays au passé prestigieux et sentions qu’il fallait s’affranchir de certains préjugés. Le témoignage de voyageurs enthousiastes a vite fait de nous conforter dans notre décision de partir.

Au retour, nous gardons en mémoire, l’accueil chaleureux et spontané des iraniens, venant vers nous sans hésitation, et la richesse du patrimoine historique.

Nous avons pu percevoir la complexité d’un pays largement tourné vers l’avenir qui vit une aspiration sensible à la modernité dans un cadre traditionnel, et cherche à les concilier.

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Récit à partir du 28 avril